Enfin, pouvoir pleinement profiter de sa retraite
: surtout ne pas voyager, ne plus aller à la plage,
ne plus "sortir", cesser de courir après le premier
jupon qui passe... Ah, quelle puissante paix !
Est-il décent d'avouer à une
femme (qu'on connaît à peine), qu'elle a réellement
un cul somptueux ? Il y a des vérités qui se
respirent, mais qui ne se disent pas. Cas de Y.R, belle,
célèbre, intelligente - et quelle fragrance
au bas du dos !
On m'apprécie beaucoup pour ce que
je ne suis pas vraiment.
Pour ne pas rajouter un chef-d'oeuvre à ma
production, j'ai l'excuse de la mort. Ma symphonie serait
fatalement inachevée.
L'essentielle bêtise du monde : ramifiée,
subtile, omniprésente. Sans elle, d'où me viendrait
cette extase permanente ?
Je n'ai aucunement peur de la mort. J'ai vécu
comme un prince, lourd de ces richesses qui occasionnent
les retraites délicieuses. Mais je redoute de rater
l'opportunité de mon suicide. Ni trop tôt, ni
trop tard. Pas évident !
Elle avoue aimer Duras, mais elle cite Cioran.
L'inverse eut été plus étonnant.
Je vais être à nouveau père à soixante-cinq
ans. C'est mon badge. Les jeunes athlètes y peuvent
lire que je reste un sportif de haut niveau !
Les nuits raccourcissent. Comme ma vie. Mais
jamais la lumière n'a été aussi troublante.
Comme Molière, je n'ai jamais été très
friand des médecins. Mais depuis que les jeunes doctoresses
sévissent, les maladies deviennent un moindre mal.
Les gens vous conseillent d'arrêter
de fumer - comme vous pourriez leur conseiller d'arrêter
d'être cons, moches et incultes "pour leur bien".
Famille ou belle-famille, on ne lit jamais
ce que j'écris. Normal. Qui s'approcherait d'Alien ?
Je souffre rarement de solitude : une femme
exceptionnelle, mes chats royaux, toute l'arrogance de mon
nombril m'en empêchent.
La ritournelle de l'actualité me laisse
de marbre. Il a fallu presque deux millénaires pour
supprimer l'esclavage. Et encore ! Je n'ai pas le temps d'accélérer
les tortues.
Il paraît qu'on dit maintenant "faire
un Monica" comme on dirait d'un tailleur " C'est un Chanel".
Après la haute couture, la haute fellation.
Si l'énormité des seins me fascine,
les rostres lisses, les grandes poitrines désertiques
m'émeuvent étrangement. L'air y est moins vif,
mais le vent des sables a la saveur des mirages.
A vingt, j'étais pire que René; à quarante,
je me prenais pour Valmont; voilà-t-il pas qu'à soixante,
c'est Auguste qui me tente ?
Cette femme de la cinquantaine, racée,
la distinction absolue. Totalement femme, mais sans le maniérisme
de la femme. Elle parle de John Harrison dans un anglais
fluide et compact, une langue musicale, un mécanisme
d'horlogerie qui m'éloigne quelque peu des préoccupations
de la longitude, sujet dudit Harrison.
A propos de Prévert : "La poésie
est descendue dans la rue". Je serais plutôt tenté de
croire qu'il l'a mise involontairement sur le trottoir.
L'éloge post-mortem des célébrités
ressemble toujours à un grand concours de conneries.
C'est à celui qui sortira la plus gluante, la plus
ridicule et la moins vraie. Il suffit pourtant de décoder
cette politesse à l'envers : "Un grand acteur qui
s'en va" signifie "Je l'ai toujours connu biodégradable"
L'amour se mesure avec l'astrolabe du coeur
: par temps clair, la mer étale comme un miroir de
mensonges.
Les vieux qui s'agitent m'effraient tout autant
que les enfants sages.
On ne tire des plans sur la comète
qu'en vue d'éteindre sa queue.
Tous les matins, un gros matou visiblement
abandonné m'attend sur le pas de la porte. Pas un
miaulement, tenant toujours ses distances, répétant
sempiternellement la même phrase : "Plus je vais chez
les chats, moins j'aime les hommes".
Cyrano et Félix Faure meurent l'épée à la
main, tous les deux non sans panache.
Conversation de profs, conversation de crémières
: il n'y a que le fromage qui change.
Je n'idolâtre pas la colombe, mais je
nourris chaque jour les petits oiseaux de mon jardin.
Mlle X : mes chats ne l'intéressent
pas plus que, moi, sa chatte.
J'ai des rancunes en titane. L'or fin, je
le garde pour mes proches.
Assuré que mon cher directeur m'enrubannerait
d'éloges, je prends ma retraite sans crier gare, coupant
court à son blabla cacateux.
Il termine invariablement ses phrases par "Heu,
heu !" s'imaginant, je suppose, que la fonction phatique
du langage le dispense d'en écrire plus.
Triste constat : je sens vite, comprends lentement,
et ne semble réfléchir qu'en écrivant.
On me publie ou on ne me publie pas. Mais
qu'on ne s'autorise pas à critiquer mes oeuvrettes.
L'amende, oui; le sermon, à d'autres !
Je me suis remarié cinq fois, mais
ne suis passé que deux fois sur la table d'opération.
L'inverse m'eût profondément affecté.
Sportif, j'étais à l'écoute
de mon corps. Depuis qu'il ne me parle plus, on se supporte.
L'interview des actrices pornographiques devrait
convaincre les femmes que leurs véritables ennemies
sont dans leurs rangs.
Il veut le beurre, l'argent du beurre et le
beurrier en argent !
Le jour où j'ai entendu la voix de
Gide (j'avais déjà lu toute son oeuvre), mon
admiration s'est effondrée comme un mur. Même
chose avec la Yourcenar. De simples cordes vocales, et hop,
un lecteur en moins ! Docteur, est-ce grave ?
Les rares fois (deux ou trois) où je
me suis comporté comme un salaud, des cavernes d'Ali
Baba se sont ouvertes. Difficile, après cela, de chipoter
sur le prix satanique de son âme ! Et pourtant...
Je ne m'intéresse pas plus à la
culture d'un individu qu'à son compte en banque. Derrière
la statue, j'hume d'abord l'odeur de la glaise.
Changer de registre d'écriture comme
certains se déguisent en femme ou en mendiant.
Lavater critique un portrait de Démocrite,
gravé par Rubens. Et d'émettre des doutes sur
son intelligence, sa sagesse, le traitant d'insensé,
de méchant, donnant du philosophe un portrait
tout aussi fantaisiste que le dessin de Rubens.
Une de mes collègues propose régulièrement
l'étude d'un groupement de textes sur la Mort, sujet
par excellence pour des adolescentes qui pètent le
feu et tressaillent de la braguette au moindre souffle vernal.
Rimbaud eut apprécié l'interprétation
d'un élève sur son célébrissime Dormeur
du Val : "Il est mort parce qu'il a deux trous de balle".
Je rencontre, dans la rue, une de mes anciennes
maîtresses, encore très jeune et très
belle. Elle, tout sourire. Moi, la boule au ventre, le salut
bref et pressé du Monsieur qui a honte d'avoir vieilli.
Moins je connais les gens, plus je les aime.
De temps à autre, une "vieille" me
harponne du regard. Merci, mais comment se recycler ?
Être interviewé par Bernard Pivot
? Plutôt écouter les oeuvres complètes
de Gilles Vigneault et de Pierre Bachelet réunies
!
Hormis la déchirante souffrance des
autres, tout m'amuse - ou me laisse indifférent. Le
mot de Chateaubriand : " En dernier résultat, tout
m'étant égal..."
Vie publique, orgueil de pacotille. Il n'y
a que la vie privée qui explose le coeur.
Curieux : trente secondes suffisent pour savoir
qu'on a affaire à un film français !
Préfacer un écrivain mort et
célèbre (D.H. Laurence ou Laclos), on minimise
les risques. Avec les vivants, prudence et dérobade
vont de pair.
Se méfier des gens qui racontent des
histoires lestes. Ceux qui les vivent s'abstiennent généralement
d'en parler.
Les vrais malins dissimulent d'abord leur
connerie.
Les hommes politiques aiment tous les nègres.
Ne leur proposent-ils pas gentiment d'écrire leurs
livres ?
Mes initiales m'imposaient de porter à gauche.
Adolescent, ma grand-mère me donnait
5 francs (cinquante francs d'aujourd'hui) si je bêchais
son jardin, et mon père renchérissait d'une
somme égale chaque fois que je marquais un but. Mais
déjà je trouvais la terre basse, le foot stupide
et l'argent terriblement corrupteur !
Dès qu'on me bassine avec ses maladies
personnelles, j'en soupire de santé. Même les
bobos de Cioran finissent par me courir sur le lobe cérébral.
Un instituteur écrit une lettre insultante
au rédacteur en chef d'un journal (motif : la datation
inexacte du millénaire), preuve que la courtoisie,
la politesse et la tolérance ne s'enseignent plus
dans les écoles de France.
Joseph de Maistre : "Les femmes n'ont fait
aucun chef-d'oeuvre dans aucun genre". L'une d'entre-elles
a fait, au moins, Joseph de Maistre.
Chaque fois que je mange chez ma belle-famille
(une partie d'entre-elle me reçoit), je sors régulièrement
fumer une cigarette. En sorte qu'ils ne savent plus si leur
conversation me fatigue ou si prévaut ma délicatesse à ne
pas les enfumer.
Une de mes anciennes maîtresses, récemment
mariée et mère d'un enfant, m'écrit
: "J'ai enfin posé mes valises", se souvenant sans
doute que je ne lui tolérais que son sac à main.
Chaque fois que je me promène dans
cette ville, je croise des corps que j'ai aimés. Pour
les visages, le doute m'assaille : celui-ci ? celui-là ?
Pardonnez-moi, chères femmes éternelles, mais
j'ai tellement changé !
Le Maire de mon village m'offre gracieusement
le bulletin d'informations municipal du mois de janvier 2000.
Une bonne centaine de pages, s'il vous plaît, avec
le bilan des associations, travaux, projets, etc... J'en
reste aussi muet que sa femme à laquelle j'ai offert
les "Réflexions Désobligeantes".
Le "culte des sentiments pâles" (Barrès)
ne me gêne pas, pourvu que les désirs restent
sombres.
Je méprise les hommes qui rudoient
leurs femmes publiquement. Et je méprise les femmes
qui ne les traitent pas de connards.
"Mon esprit ne va pas, si les jambes ne l'agitent" (Montaigne).
J'avais déjà noté que les coureurs de
10 000 mètres étaient des penseurs exceptionnels.
Pitié pour les hommes !
J'empile les lettres de cet admirateur sans
les ouvrir (une tous les trois jours) comme Costals empilait
les lettres-fleuves de la pitoyable Andrée Hacquebaut.
Dieu nous préserve de l'admiration hystérique
et de ses disciples !
" De la gloire pour se faire aimer" (Chateaubriand).
Allez, poussons la goujaterie jusqu'à son terme :
ajoutons l'argent.
J'ai mis trop de désinvolture dans
ma comptabilité amoureuse pour envisager d'en écrire
le mémoire. Trop de trous ou - plus élégamment
- trop de blancs.
Durant la grande époque des maisons
closes, la police des Moeurs signalait aux mères maquerelles
les filles arrêtées pour dettes. La tenancière
payait l'addition, embarquait la fille et se remboursait
sur ses rondeurs.
La CSG : rançonner les riches pour
faire donner aux pauvres.
Avant 1920, un proxénète écope
13 mois de prison pour avoir déporté 112 jeunes
filles vers Londres. Ce qui fait trois jours et demi de prison
par fille vendue.
En public, toujours porter moralement sa cotte
de mailles. Avec les dames, dégrafer l'armure discrètement.
En privé, aérer totalement son épiderme.
Si j'avais été femme, j'eusse
fait sans doute une belle pute. En aurais-je allumé des
incendies ! Ah, ma belle intelligence, l'aurais-je agitée
au bas des reins ! Et les hommes, ces infâmes porcs,
comme il m'eût été doux de les laisser
crever de faim dans l'auge obsédante du désir
! Tiens, si je ressuscite, je me paie la panoplie de Vénus
!
De temps à autre, j'ai des picotements
de romantisme. La pluie, le vin, la musique, que sais-je
? Une allergie passagère au temps qui passe... Mais,
rien de grave. Je suis accoutumé à cet imbécile
qui prétend me ressembler comme un frère.
Ce n'est pas de la sève dont il faut
se méfier, mais des fleurs qui ne cessent de germer
dans le cerveau.
Comme aurait pu l'écrire le bon Descartes
: "Je bande, donc je suis". Constat qui limite fatalement
la durée de l'existence.
Amiel (Journal) se demande si le libertin
n'a pas raison. Il n'a ni tort ni raison. Question de glandes.
Qu'elles vous laissent en repos - et vous voilà comme
l'autre, vêtu de probité candide et de lin
blanc.
L'excentrique : un médiocre qui ne
supporte pas son insignifiance congénitale. Il se
différencie de l'imbécile moyen par le courage
d'afficher bruyamment sa condition.
La gentillesse m'apparaît toujours comme
le fin mot de la générosité.
Un riche quelconque fait visiter son chalet
aux caméras de Défense d'Entrer. Une
immense horreur truffée de gadgets, alarmes, piscine
rétractable, discothèque, saunas, mur d'escalade
! La villa "Mon Rêve" à la puissance quatre
! Et tous les présentateurs de s'extasier sur cette
hideur. Le mot de Nietzsche me revient instantanément
en mémoire : "Il est plus difficile de dépenser
que d'acquérir".
Le problème de savoir s'il existe un
au-delà m'intéresse tout autant que l'âge
du capitaine. Je ne vais pas commencer à me construire
une pyramide avec des blocs de trois tonnes, prier Anubis
pour qu'il prenne bien soin de mes bandelettes et m'assurer
d'un voyage au pays des morts, alors que j'exècre
les voyages !
J'ai du mal à m'imaginer la mort autrement
que comme une petite peur et un grand soulagement.
La promesse d'un priapisme éternel
mériterait son messie. On remplacerait les anges par
un régiment de majorettes, les saintes par des mères
maquerelles et le pari de Pascal par un essai de huit jours,
garanti "sans nécessité d'achat".
J'apprends que Chateaubriand ne lisait pas
ses contemporains (Hugo, Sainte-Beuve, etc..) avec la satisfaction
du hobereau qui contreferait son prince.
Ces sportifs, toujours à se tripoter
(mains au cul, accolades, embrassades, etc..), presque toujours
trop gais pour être honnêtes...
Elle s'absorbe dans la contemplation de l'étiquette,
hume le bouchon, fait virevolter le vin dans son verre, contemple
sa transparence, la respire, goûte du bout des lèvres
ce nectar, s'en gargarise...Et dire que, dans une heure,
mon phallus subira peut-être la même épreuve
!
Dans professeur, il y a fesseur : les grandes
vocations ne sont jamais anodines.
Dans les situations délicates, se demander
comment Alexandre, César ou Scipion réagirait.
Ce conseil montherlanien n'a pas vieilli. L'exemple de Julien,
prenant la main de Mme de Rénal, sous les yeux de
son mari, m'a parfois été d'un grand secours.
De la même manière (merci Crommelynck) que, cocu,
je me suis toujours senti magnifique.
Quelle jouissance, pour une femme d'artiste,
me montrer les pieds d'argile du colosse !
Entre la naïveté du démocrate
et l'infamie du tyran, comment ne pas cogiter sur les perspectives
du pire ?
A propos de la prostitution, Simone de Beauvoir écrivait
justement que la demande crée l'offre. Mais toute
notre société de consommation repose sur l'offre
: la demande vient après. L'oeuf précède-t-il
la poule ou la poule l'oeuf ?
"L'homme n'est ni ange ni bête". Mais
toute la noblesse de l'animal proteste contre les scories
de l'angélisme.
J'aurais dû collectionner les culottes
! Puisque la psychanalyse assimile le complexe du collectionneur à un
substitut du harem, pourquoi s'en priver ?
Femme facile ? Mais j'ai toujours été un "homme
facile", sachant ce qu'il voulait, quand il le voulait !
Mort de Vadim : l'homme était courtois,
cultivé, s'exprimait bien, écrivait mal et
filmait itou. Son oeuvre vole au ras des pâquerettes,
mais ses splendides femmes lui assurent une place dans le
panthéon des libertins.
Brouillé avec mon époque ? Pas
plus, pas moins que tous les artistes qui vécurent à l'écart
des événements, indifférents aux soubresauts
du siècle, jardinant leur âme et bouturant les
rosiers de leur bonheur.
Cette mémé de 75 ans, un peu
disjonctée du bulbe, radotant à chaque phrase
et médisant du voisin, soudain me la voilà sympathique
parce qu'elle a mené une vie de jupon vole !
Il n'y a pas de grand écrivain qui
ne sente un peu le soufre et le mimosa. Dans sa vie, dans
son oeuvre. Au mieux, dans les deux.
Les perversions fluctuent comme le camaïeu
de l'amour.
Toutes les explications qu'on donne sur le
mystère de l'art ressortissent à des "objections
boutiquières" (de Maistre). Rien ne fait qu'on soit
Mozart, Rimbaud ou Francis Bacon. Les mêmes parents,
les mêmes circonstances eussent pu donner de sombres
idiots ou d'insignifiants personnages, certainement pas le Bateau
ivre - et moins encore la Tête N° 4.
L'amour meurt, tout aussi mystérieusement
qu'il était né. Deux extrêmes, dont nous
devons savoir retirer un précieux soulagement.
Ce pantin dérisoire, cette loque humaine,
cette boule de hurlements et de pleurs, c'est votre ombre.
Puis le temps passe. Cet homme désinvolte et méprisant,
cette âme diamantée dans un corps de cèdre,
c'est votre château de lumière.
La mode est aux chaussures débandantes.
Mariages de raison : j'aimerais bien connaître
le nombre de très jeunes filles qui se suicidèrent
après avoir été mariées de force à un
barbon fortuné. La règle des convenances interdisait,
je suppose, que Racine et Molière en fissent un excellent
sujet de tragédie ?
J'ai connu tous les déchirements du
sacrifice : regarder Urgences à la télé,
faire les magasins de chaussures avec Madame, aller à la
mer, dîner chez les beaux-parents, manger de la soupe,
subir les enterrements, les mariages, écouter les
discours du Proviseur, attendre et attendre... Mille excès
de dévouement dont on sort puissamment grandi et à moitié moribond
!
Ces femmes qui se donnent à vous avec
un air dégoûté, quelle extase !
Je suis courtois. La politesse, c'est une
autre paire de manches ! Entre les règles du coeur
et celles du savoir-vivre, j'opte pour une ignorance concertée.
On ne provoque pas son adversaire : on le
pulvérise ou on lui fiche la paix.
Elle étend ses culottes comme on pavoisait
la Libération.
Le seul luxe dont je me prévale : le
silence.
Je me suis lassé des romans : faux
drames, héros de chique molle, l'humour en veilleuse
et des fantoches qui ont quinze ans d'âge mental. Il
n'y a que les jouvencelles, les castrats et les éditeurs
véreux pour s'intéresser à cette soupe
de fèves dont les galettes ne sont jamais pour les
rois.
Cette mère préventive, dont
la jeune fille en remontre aux secrétaires ès
pipeaux, qui vous glisse confidentiellement à l'oreille
: "Vous savez, Ariane est tellement innocente..."
La politique, jeune, passe encore ! Mais ces
birbes radoteurs qui s'accrochent aux momeries du pouvoir,
comment peuvent-ils oser s'élire devant leur psyché ?
Ces chattes, toujours à venir ronronner
sur vos genoux, auxquelles il ne manque décidément
que la parole pour demander, dans un souffle, une petite
fessée...
La télévision, plus que nul
autre média, nous aura montré l'infinie vilenie
de l'homme : vulgarité, cruauté, bêtise,
vanité, toute la lyre ! L'aimable pessimisme de Pascal, à côté d'un
tel spectacle, ressemble à de la confiture d'ortie.
Deux ou trois heures par jour, j'ai toujours
siesté. Pas l'amateurisme de l'assoupissement digestif,
non ! la vraie sieste, avec pénombre, lit tiède
et l'équipement ad hoc. Précédée,
certaines fois, par d'opportuns exercices initiatiques dont
les néophytes sont friandes.
D'après Brantôme, Catherine de
Médicis, outre son puissant génie de l'intrigue,
se plaisait, paraît-il, à dénuder "dames
et filles". Elle se repaissait du spectacle. Ensuite, "elle
les battait du plat de la main sur les fesses, de grandes
claquades et plamassades assez rudes". Plamassades : du verbe plamer,
attendrir, gonfler. Ah, quand bien même elle nous gonflerait,
comme la grande politique peut avoir, parfois, d'attendrissantes
actions !
Un ex-beau-père, de quelque quinze
ans mon cadet, m'avoue tout de go : "Tu as gâché la
jeunesse de ma fille". Fille dont j'ai fait, outre ma femme,
une licenciée ès Lettres, qui dès seize
ans courait les discothèques jusqu'à une heure
avancée du matin, nonobstant quelques amants de passage
qui m'avaient précédé dans le gâchis...
Il suffit de visiter une maison de retraite,
non pas la façade, mais l'arrière-ban des zombies,
pour trouver le suicide tout à fait réjouissant.
Cette mère qui accepte (devant les
caméras, s'il vous plaît !) de morigéner
sa fille, bourgeoise nantie, d'avoir épousé un
ouvrier. Ajoutant qu'elle ne le recevrait jamais chez elle,
lui souhaitant bien du plaisir avec sa future descendance.
Ah, c'est tout de même beau, l'instinct maternel !
Le sordide, soit ! Mais le sordide avec le
pompon de la religion, c'est à vomir ! Toute ma sympathie
pour Mauriac vient de l'avoir parfois dénoncé.
Je ne m'affecte nullement des idées
courtes pourvu que la chevelure soit longue.
Indépendamment de tout ce qu'on a pu
dire sur l'amour, il me plaît qu'il fasse un bras d'honneur
aux conventions.
Volontairement ou involontairement, un certain
journalisme aura fécondé la décadence
littéraire. En dégraissant le texte de son
adjectivation, en en schématisant la syntaxe, il a
valorisé un lecteur lambda, grand dévoreur
de clichés, que la moindre anacoluthe rend perplexe.
"Oh, insensé qui crois que je ne suis
pas toi !"
Ou que je suis toi.
Celles qui vous la jouent allegro vivace;
et les autres, malhabiles avec l'archet, silencieuses comme
des tombes où l'on s'enterre vivant.
Le harem, le couvent, la maison close : toujours
cette abominable obsession d'enfermer la femme !
Le jour où l'on clonera les castrats,
Big Brother et Mustapha Menier logeront au Vatican.
Après la terreur de Dieu, la terreur
du cancer, du sida, de l'accident de voiture, de la pollution,
du poids, de l'âge, quoi encore ! Et toujours, derrière
le paravent de la prévention médicale, le délicat
fumet de l'aumône à la sauce Téléthon.
Selon Euripide, Eros tyrannise dieux et hommes.
Quand bien même on serait un fervent admirateur de
la braguette, j'admets que six milliards d'êtres humains, ça
commence à peser lourd dans la fragile balance du peace
and love.
Les fanatismes naissent d'une petite idée,
scandée par des milliers d'imbéciles, orchestrée
tantôt par les grandes orgues d'un inquisiteur, tantôt
par les expectorations d'un malade qui n'admet pas que les
nègres courent vite.
La bipolarité du raisonnement scolaire
(thèse/antithèse) participe d'une grande tradition
amoureuse où recto et verso se valorisent l'un l'autre.
J'ai trop été un élève
médiocre pour m'entêter à croire que
la bêtise est un don.
La licence ès coucheries m'a été décernée
par un jury féminin, mais je n'ai, malheureusement,
aucun justificatif pour l'attester.
Ma belle-famille, croyante et pratiquante,
me fait demander si mon futur enfant porterait une médaille.
J'accepte le baptême (apprendre à nager), mais
refuse la médaille, au moins avant qu'il ne soit nommé général.
Les femmes devraient prendre exemple sur les
chats : beauté, fierté, silence et la magie
de ces intempestifs ronronnements. Les hommes aussi d'ailleurs,
mais le porc les stimule davantage.
Partout dans le monde, la torture, le viol,
l'horreur. L'homme est un bourreau pour l'homme. Race damnée
dès le départ. Aucun espoir, sinon dans le
cataclysme final. Et encore...
En politique, comme dans la rue : les rodomontades
envers les faibles et le dos rond devant les puissants. Montre-moi
tes muscles, je te parlerai de ma colique.
J'apprécie beaucoup le bénévolat
: indépendamment de l'heure, qu'on peut toujours donner
gracieusement, il y a ce trop plein qui nous encombre et
qu'il importe d'offrir à la première venue.
Comme l'avouait simplement un animateur du Téléthon
: "Donnez, et vous vous sentirez soulagé".
Toujours, les transports publics me furent
propices.
Promiscuité des fesses, des poitrines,
chevelures odorantes, frôlements épisodiques
de la chair tendue, femmes mûres, bas couturés,
yeux de bayadères lourds de khôl, désir
pressant et pressé, compressé même, ah,
comme ma jeunesse estudiantine fut perverse. Tramways, je
vous aimerai toujours !
Jadis, fumer dans la rue "faisait pute". Aujourd'hui,
d'agréables jeunes filles viennent vous mendier une
clope sans la moindre honte, protégeant votre flamme
de leurs longues mains translucides - et ravies que vous
puissiez nuire si voluptueusement à leur santé.
Enseignant, il m'est fatalement arrivé de
donner des ordres dont je m'étonnais toujours qu'on
les suivît.
Enfant, adolescent, je n'ai jamais eu d'idoles.
Aucun cri, aucun piaillement, aucun trémolo pour qui
que ce soit. Des larmes, souvent, pour les jeunes filles
que j'aimais. L'idolâtrie privée a toujours
prévalu chez moi sur l'hystérie collective.
Je n'imaginerais même pas, si la grâce divine
me dégringolait sur la tête, d'implorer le Seigneur
dans une grand-messe.
Ignorant tout des ficelles du savoir-vivre,
je ne m'affectais pas, au moment du fromage, que mon père
retournât tout simplement son assiette. Mais après
avoir lu chez Montherlant que "les seigneurs mangent salement" -
et dîné avec le comte Lazare de Gérin-Ricard,
dont les frites s'égaillaient sur la nappe, ici et
là, j'en conclus que mon père avait certainement
du sang bleu.
La pratique des travaux ménagers (nettoyage,
lavage, repassage, etc..) n'a jamais nui à l'idée
que je me faisais de mes glandes et de leur exercice souverain
!
Ce n'est pas tout que d'aimer les belles mains,
encore faut-il les voir à l'oeuvre sur l'instrument
!
En quelques années, nos plus grands
comiques sont morts. Et morts jeunes. J'avoue que j'ai beaucoup
de mal à croire que Dieu manque d'humour à ce
point.
"Nous autres, artistes..." Je dresse l'oreille,
mais ce n'est qu'un faiseur de chansonnettes.
Je regarde ce magnifique visage. Immédiatement,
le mot de Pascal me revient en mémoire : "Que le prédicateur
vienne à paraître, que la nature lui ait donné une
voix enrouée et un tour de visage bizarre..." Quel étrange
plaidoyer pour la laideur ! Et s'il me plaît de vagabonder
sur cette éphémère perfection, en serais-je
moins lucide pour autant ?
J'ai toujours ouvert la cage aux oiselles,
eu égard à la difficulté qu'il y avait
parfois à les en faire sortir.
Chasse gardée ! Autant croire qu'on
peut impressionner une lionne avec un lance-pierres !
En 1920, les prostituées suivent la
mode, jouant les garçonnes, coupant courts leurs cheveux
pour paraître libérées !
Inutile de vaticiner que l'espace n'appartiendra
qu'aux puissants. A l'approche de la catastrophe terminale,
les vaisseaux de sauvetage abandonneront sur terre des millions
d'individus qui flamberont avec l'explosion du soleil.
S'il existe un paradis, je vais bientôt
le quitter.
L'autre qui se vante, à la radio, d'avoir
refait à pied le chemin parcouru par Alexandre, oubliant
tout ce qu'il aurait pu accomplir d'intelligent et d'utile
dans le même temps. C'est fou ce que le monde gambade
pour rien : pondre un livre d'excursions, blablater sur les
ondes, être content de soi pour une débauche
de mollets !
J'entends dire qu'on veut "réhabiliter
Sartre". On ne réhabilite pas quelqu'un qui dispose
d'une quinzaine de pages dans la plupart des manuels scolaires.
Mais on peut, à la rigueur, réhabiliter Barrès
ou Chardonne, ces grands absents du lycée.
Que retenons-nous de Saint-Simon, hormis l'hystérie
d'une écriture superbe ? Sa méchanceté.
Le fiel et le miel participent du génie, mais c'est
le venin qui l'emporte.
J'ai exactement l'âge d'Alain Delon,
l'âge seulement.
Je caresse mes chats comme, autrefois, je
caressais les jeunes filles. Mêmes miaulements, mais
la suite est moins lyrique.
Vulgarité, vantardise, lucre, comment
le sport ne séduirait-il pas les foules ?
Césars.
Ces vieux acteurs, conservés dans on
ne sait quel formol, et qui viennent là, toutes rides
dehors, montrer la splendeur de leur cadavre !
Je me flatte suffisamment dans le privé pour
me dispenser d'une récompense publique.
Tous les donneurs de leçons sont à vomir.
J'en dispense d'ailleurs, çà et là,
pour juger de l'indigestion d'autrui.
Je suis intolérant, sectaire, mesquin,
avec une pointe de sang bleu et des largesses de roi.
Dès qu'un homme est con, j'apprécie
que son épouse vienne s'en désoler dans mes
bras.
Mesdames, qu'on se le dise : je ne tolère
que la louange inconditionnelle et le don instantané du
corps.
On n'informe pas suffisamment nos élèves
qu'un lieu d'aisance et un salon de lecture ne font qu'un.
Le capital en bêtise de l'humanité moyenne
justifie toutes les errances de l'Histoire.
Doit-on considérer l'intelligence spéculative
comme le résultat d'une sédimentation ou comme
le bourgeonnement d'un chromosome XXL qui se ramifierait
par enchantement ? Deux philosophies de l'existence qui sembleraient,
aujourd'hui, s'harmoniser dans un profond désaccord.
Elle m'invite à entrer dans les toilettes
pendant qu'elle urine, preuve que la solitude l'horrifie.
Dès qu'il déprime, il en devient
presque intelligent.
En enlevant leurs chapeaux, les femmes ont égaré leur
tourment et perdu le nôtre.
J'aime les femmes naturelles, mais la Nature
se fait tellement tirer l'oreille !
Les génisses, les porcs et les veaux
composent allégrement les deux tiers du cheptel humain.
Si nous ne nous faisions pas une excellente
idée de nous-mêmes, les miroiteries feraient
faillite.
Je suis un exhibitionniste pudique
Il paraît que le poil revient à la
mode ! Et dire que j'aurai manqué la femme-singe,
la pilosité teutonne, la femme-toison qui odore le
rut et la fourrure musquée !
Rien ne permet de considérer l'âme
comme une chrysalide éternelle. Très jeune,
j'ai opté pour une boulimie de sensations et un ravitaillement
du corps qui me permettent, aujourd'hui, de parer à l'éventualité du
néant.
A quoi bon mettre en accusation ces maléfiques
moyens de divertissement intellectuel, quand il suffit de
s'abstenir d'appuyer sur un bouton ? Imagine-ton Pascal en
train de s'abrutir devant sa télé ? Mozart
suspendu à son portable ? Picasso passer des heures à naviguer
sur le web ? Même pour "tuer le temps", Casanova eût
rédigé ses Mémoires.
Dans le même temps qu'elle stimule l'artiste,
la souffrance devient le porte-drapeau des religions.
En voiture, je frôle un homme à vélo.
Il me rattrape au feu rouge et profère de vagues insultes.
Je baisse la vitre :
- Je vous prie de m'excuser, je ne vous avais
pas vu : vous êtes tellement insignifiant !
Nombre d'acteurs devraient se contenter de
jouer leurs rôles : dès qu'ils tombent le masque,
c'est Matamore ou Guignol.
Il suffit de voir un paon qui drague pour
vous dégoûter de plaire.
Le mot cuisse, seulement le mot, suffit à produire
un tintement.
Il est des écrivains - et non des moindres
- dont on se purge par d'autres. Après une copieuse
indigestion de littérature engagée, une bonne
rasade de Cioran fluidifie mon chyme.
A période régulière,
j'ai cru tout de bon en avoir fini avec l'angoisse existentielle.
Et puis, sans prévenir, cette jolie demoiselle se
présentait à ma porte et nous recouchions ensemble.
J'ai souvent proposé la botte à des
femmes dont j'étais assuré qu'elles allaient
me gifler. Mais voilà, c'étaient des escrimeuses
- et j'en étais quitte pour des assauts olympiens.
Les quelques rares fois où dame Nature
m'a lâché, je me trouvais en compagnie de filles
splendides. Mais avec le tout-venant, quelle prestance !
Me serais-je d'ailleurs pardonné d'avoir renchéri
sur leur disgrâce, en les dédaignant ?
Pendant qu'il joue aux échecs, je m'exerce
avec sa femme à "ouvrir la diagonale du fou".
Je cite souvent des écrivains parce
que j'ai l'impression qu'ils me parlent. C'est mon côte
Jeanne d'Arc, les moutons en moins.
A Laghouat, pendant la guerre d'Algérie,
le commandant m'avait ordonné de m'occuper de sa jeune
femme, lui faire visiter les palmeraies, les mosquées,
le sable chaud, que sais-je ? Jeune officier, jolie femme,
nous comprîmes sur le champ la haute signification
du mot devoir.
Sauver les hommes, Diable, mais de quoi ?
De leurs sauveurs ? Il y a là une idée qu'il
faudrait approfondir...
Ces femmes qui dansent dans vos bras comme
d'éternelles absentes, et dont le sexe ventouse le
vôtre avec une intrépide vigueur !
Tout m'invite à croire que la futilité,
le scepticisme et une pointe de libertinage favorisent le
rajeunissement du cerveau.
Dire gravement des évidences : aussi
absurde que d'aboyer d'hystériques âneries.
Dès qu'il a posé sa vanité sur
un cintre, l'homme se sent nu.
Je n'ai pas encore tranché pour savoir
s'il est plus inconvenant d'endoctriner un jeune esprit ou
de s'apitoyer sur un jeune sexe.
Rien n'ayant justifié que je meure
en héros, j'ai vécu en libertin.
"Vous voyez le mal partout !" Ah, bon, serait-il
ailleurs ?
On peut mimer la folie, l'idiotie, la sénilité mentale
: nombre d'acteurs y réussissent fort bien. Pour mimer
l'intelligence, ouille !
Dès que j'écris des horreurs,
ma bonne humeur se réveille.
J'ai gardé de mon enfance un certain
mépris des mots grossiers. S'il m'arrive d'en vermouler
quelquefois ma prose, c'est par négligence, porté par
le siècle qui les a déshonorés en les
rabâchant.
Jusqu'à quarante ans, je me suis enflammé comme
une torche. A cinquante, la braise couvait encore. Aujourd'hui, à moins
de rencontrer Madame Brûlot ou Mademoiselle Grégeois
!
Même si Aristote et Lavater ne me convainquent
pas que la physiognomonie soit une science précise,
la chirurgie esthétique ne transforme pas un imbécile
en génie. La beauté reste donc, à tous égards,
un handicap qui doit être surmonté.
Ce que j'apprécie dans le fantasme,
c'est l'écume dont il ornemente le souvenir. Et la
houle qu'il soulève.
Cette quinquagénaire, toute trémulante,
qui m'invitait dans sa cave à vérifier l'étanchéité d'une
arrivée d'eau. Et moi, collé contre elle, lui
faisant sentir que tout pouvait arriver, y compris l'eau.
Il m'est arrivé d'avoir, jadis, jusqu'à sept
rendez-vous dans la journée. Des rendez-vous sur l'euphorie
des âmes, l'urgence d'un dévêtement existentiel,
le "jeu des nombrils", autant de vétilles qui exigeaient
un professionnalisme exemplaire et un grand sens du devoir.
Il me souvient, adolescent, d'avoir été d'un
lyrisme à faire peur. Je hurlais mon incompréhensible
souffrance aux vagues, chaque orage m'arrachait des pleurs,
j'étais mûr pour le cabanon devant la moindre
amourette ! Pire : que mes glandes sécrétassent
et je revendiquais mon génie !
On ne trouve pas la solitude dans le désert
: on y rêve d'oasis. C'est au coeur des villes, au
milieu des fêtes, dans l'hystérie joyeuse d'une
foule, entre quatre murs que le terrible abandon du monde
vous étreint.
J'ai toujours aimé les femmes en solde.
La politique ? C'est comme la pétanque
ou le foot : trop de mecs.
On balance entre les érudits qui vous
assomment de leur spécialité et les nuls qui
balbutient leur ignorance.
Toutes ces émissions sur la nourriture,
quelle indigestion ! Comme si l'homme n'était qu'un
tube digestif, obsédé par un gigot de mammouth
!
Toujours se méfier des gros jaloux
! Fort heureusement, courage oblige, il se défoulent
d'abord sur leur épouse infidèle. A moins -
pour votre plus grand malheur - que vous fassiez partie des
poids coq !
Dès qu'on s'adresse verbalement à plusieurs
personnes, on descend l'intelligence d'un cran. Toute la
supériorité de l'écriture tient à cela
: on écrit dans le désert, pour quelque chamelier
imaginaire, à la recherche d'un oued.
La loi n'exige aucun permis pour la chasse
aux femmes, mais prudence : l'espèce est aujourd'hui
protégée.
Je n'oublierai jamais cette femme qui m'a
fait découvrir le Concerto pour la main gauche de
Ravel, pendant que nous jouions l'amour à quatre mains.
Le printemps s'approche : on dirait une femme
qui marche pieds nus sur le carrelage.
A Uzès, on a honoré Gide en
donnant son nom à un parking. Un pas de plus et on
sombrait dans la pissotière !
On respirerait, paraît-il, de plus en
plus de carbone. Je vais décidément mourir
trop tôt pour connaître mon apothéose
!
Sur ma tombe - si tombe il y a -, j'aimerais
que de temps en temps une femme vienne déposer une
culotte.
Ah, si le baiser n'existait pas, que de bouches
inutiles !
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