PAUVRE DE MOA !

 

L'injustice ? M'avoir privé d'un filet de voix, d'une tête de bellâtre, du plaisir insigne de chanter Va-t-en ,Ne me quitte plus ou Reviens , Reste, Repars !

 

Je connais bien le sport : j'ai pratiqué cette merveilleuse école de vanité pendant vingt ans.

 

On n'échappe pas à l'acidité de l'âge.

 

Rousseau tartine deux longues pages pour excuser Maman de l'avoir dépucelé. Nous savons qu'elle était peu sensuelle et que ses passions (...) n'étaient pas fougueuses. En somme, la chère baronne de Warens jouissait profondément sous les dehors d'une exquise retenue. Nous connaissons la musique...

 

Avec le discours politique, l'interview des vedettes et les commentaires sportifs ravivent en moi des trésors de niaiserie : à douze ans, j'adorais tellement ces confitures !

 

J'ai abandonné le professorat de sport, après huit ans de pratique, lassé d'avoir à compter jusqu'à trois.

 

Je ne me sens pas affecté d'être le milliardième lecteur de Baudelaire.

 

L'obsession du yoni. Comme, chez d'autres, celle de leur compte en banque.

 

A six ans, j'étais déjà pédophile.

 

Aux championnats du monde d'athlétisme (Athènes 97), les blancs déplorent la décolonisation de l'Afrique.

 

Parmi les rares qualités que je respecte, la gentillesse me semble insuffisamment plébiscitée.

 

J'aime les gens simples, bons, honnêtes, fidèles, serviables, intelligents, introuvables quoi !

 

Militaire, je saluais au garde-à-vous la culotte de la femme de mon Commandant.

 

Triste constat : il n'est pas d'année qu'un élève ne me prouve qu'il est plus doué que moi.

 

Si le cannibalisme avait été à la mode, j'aurais bien mangé certaines de mes maîtresses. Mais beaucoup manquaient de sel.

 

Le complexe d'Electre justifie-t-il l'amour abusif des pères ?

 

Les champions du monde d'athlétisme marocains dédient leur victoire au roi. Après tout, La Fontaine ne dédiait-il pas son poème Adonis à Monseigneur Fouquet, ministre d'État, surintendant des Finances et procureur général au Parlement de Paris ?

 

Pédagogie moderne : pour vous connecter sur Internet, on vous fait parvenir un logiciel paramétrable dont le mode d'emploi se trouve justement sur Internet !

 

La mythologie ? Le vol, l'adultère, l'inceste. Avec des rois et des reines. Des Madame Soleil. Une princesse, amoureuse de son papa, qui épouse un simple laboureur. On croit lire Paris-Match !

 

Dans La jeune fille et la mort (Polanski), Sigourney Weaver enlève prestement sa petite culotte, l'enfonce in extenso dans la bouche de son ancien tourmenteur (Ben Kingsley), et me voilà fantasmant sur la fragrance du mets !

 

En m'aventurant sur le Web, nanti d'une incompétence haut de gamme, je ressemble à ces conquérants de l'Ouest américain qui partaient pour la Californie, tout chariot dehors, anxieux à l'idée de rencontrer des indiens !

 

"L'éternel féminin nous attire vers le haut" (Goethe). Oui; et le caquetage vers le bas.

 

Trois ans après ma naissance, les premiers bas Nylon sont inventés. Qui prétend que la prédestination n'existe pas ?

 

Dès que mon animalité fait relâche, mon cerveau se pose des questions.

 

Une de mes chattes trône sur le moniteur du Mac pour surveiller le jeu séditieux de ma souris.

 

J'adore la plage une bonne demi-heure par an : j'ai toujours bronzé de l'intérieur.

 

Je manque déplorablement d'esprit tragique. Un chat écrasé me bouleverse, mais je lis Racine comme on regarde un western.

 

Tant que les animaux et les enfants seront les boucs émissaires du Mal, Dieu doit réviser sa copie.

 

La femme du chasseur reste un gibier savoureux.

 

Pécheur exemplaire, Don Juan retire son hameçon et remet ses prises à l'eau.

 

La terre est bleue comme un postère.

 

J'appelle modestie la discrétion de l'orgueil.

 

La célébrité incorpore fatalement l'imbécillité universelle.

 

J'ai assouvi quelques complexes d'Electre chez des jeunes filles qui n'entendaient rien à Euripide ni à Sophocle, m'assuraient que Giraudoux sévit dans le cinéma français et que Freud Astaire excelle dans les claquettes.

 

Toutes mes passions furent folles : les femmes, les animaux, les livres, le sport, le chocolat aux noisettes... Je ne dois ma relative minceur qu'à la complémentarité de mes excès.

 

Obésité :

Je n'ai jamais eu le sentiment que la culture américaine faisait grossir !

 

La science me fascine un quart d'heure : c'est ma passion du bricolage qui ressort.

 

La perfectibilité de l'homme me laisse perplexe dès que je joue aux échecs.

 

La femme-dinosaure réveille en moi le paléontologue qui sommeille.

 

Vers la quarantaine (il était temps !), j'ai assommé mon lyrisme. Depuis, je titube d'ironie.

 

Tous les malheurs du monde me déchirent pendant vingt secondes, puis la philosophie me donne un grand coup de pied dans le cul.

 

J'espère mourir dans mon lit. Ça me rappellera au moins de bons souvenirs !

 

Qu'est-ce qu'un culturiste sans son miroir ?

 

Le petit doigt levé d'Agamemnon (chez Giraudoux) me rappelle bizarrement les ongles manucurés de notre grand philosophe...

 

Tout "Je" cache un jeu, et déjà celui de l'écriture.

 

Les "Journées mondiales de la Jeunesse" montreront que la SODEXO et le Pape furent à la hauteur de l'événement.

 

Avant d'être celles de la naïveté, toutes les religions sont des manifestations de la peur.

 

L'Inde n'envisage pas, dans l'immédiat, de prostituer ses vaches et de sacraliser les enfants.

 

La télévision et l'ordinateur rendent caduc le fameux conseil pascalien : "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre."

 

La subversion se civilise dans l'ironie.

 

Les sprinters noirs arborent des colliers d'or par fidélité à leurs gris-gris.

 

Le culte d'Elvis nous rappelle à l'âge du totem, la guitare en sus.

 Plus je regarde le monde, moins j'en fais partie.

 

L'imposture adore les tréteaux.

 

Sans bijou, sans percing, vierge de tout tatouage, je débarque d'une planète inconnue.

 

La conquête spatiale peut s'envisager comme une façon de se tirer de là au plus vite.

 

Je n'apprécie pas Rousseau, mais son refus d'être présenté au roi (donc de se priver d'une pension) me le rend éminemment respectable.

 

Rendons aux sportifs ce mérite de nous avoir déniaisés : la sagesse ne sera jamais musculaire.

 

La première règle de la sociabilité : respecter les imbéciles.

 

Je combats mon syndrome d'intransigeance par une indifférence absolue.

 

La prolifération des médias l'atteste : l'antidote contre l'abrutissement universel n'existe pas.

 

L'écrivain ? Un culturiste de l'écriture.

 

En direct à la télé

Le journaliste : "Qu'est-ce que vous n'aimez pas dans l'amour ?"

La jeune fille, après un léger temps de réflexion : "Manger le polo"

Madame la Poésie, bonjour !

 

Cinq cent mille agneaux bêlant des cantiques sur le champ de Mars : mais où est passé Panurge ?

 

Après quatre siècles, le pape reconnaît l'abomination de la Saint-Barthélemy, bel exemple de repentir spontané.

 

Dès qu'on me demande mon âge, je flaire un préjugé convivial.

 

Si Robinson revenait, il naufragerait dans une étoile.

 

La minijupe aère le sexe.

 

A la maison de retraite, je demande à ma mère :

&endash; Tu veux que je t'apporte un réveil ?

&endash; Le temps ne m'intéresse plus.

 

En condamnant le désir, on légalise l'amour.

 

Cachez-moi vos seins, je vous dirai mon fantasme.

 

Quand la vie est conne, les rêves suivent.

 

Le jeune chrétien chantonne pour saouler Dieu.

 

Pendant qu'on massacre les algériens à la hache et au couteau, le bon peuple s'apitoie sur une midinette royale.

 

Le bon gros pédale en tenue fluo, un chouchou artistement noué dans les cheveux, la paire de lunettes noires circulaires, genre maffia !

 

Un lecteur : "Je viens de lire votre tissu d'inepties. Vous êtes un être gluant, etc..."

Ah, on ne peut pas déplaire à tout le monde !

 

Puisqu'on peut chanter sans voix, pourquoi faudrait-il un style pour écrire ?

 

Les femmes s'aventurent peu sur Internet : le viol du langage y rend l'insécurité permanente. Monde de mecs. La fleur bleue ne pousse pas. Dommage !

 

J'aime peu, je déteste abondamment, ma révolte reste ridiculement intacte, à peine tempérée par le constat du néant.

 

37 jours pour vendre 32 millions de disques. Le record de la larmette toutes catégories est battu. Bravo Elton. C'est les pauvres qui vont se frotter les mains !

Un lecteur du Net m'envoie un aphorisme personnel ("Le bœuf est lent, mais la terre est patiente") en me précisant que "ça va loin". Certes, mais où ?

 

Je crée en rêve, je rêve en créant.

 

La guerre de 14-18 : 8,7 millions de morts. Celle de 39-45 : 38 millions. Quel progrès ! Dommage, je ne verrai pas la prochaine !

 

La nuit, je marche sur des mots.

 

Ne désirer plus que les femmes belles, signe d'usure.

 

Les désirs moyens font les existences ordinaires.

 

La mode de l'intelligence ? Qui oserait la porter !

 

Entre la houle de l'amour et l'écume bleutée de l'érotisme, j'ai retardé ma noyade.

 

Toujours avoir les mains propres : on ne sait jamais, entre quelles colonnades de porphyre, elles rechercheront l'infini !

 

"Vivez, n'attendez pas demain". Sacré Ronsard ! Le chantage poétique à la renommée future, fallait l'inventer ! Ah, une petite coucherie pour devenir immortelle, ce n'est pas le diable ! N'est-ce pas Mademoiselle Hélène, puisqu'on parle encore de vous ?

 

Un millier de femmes, un millier de livres : avec ces quelques nourritures substantielles, on peut affronter la vie.

 

Les visages graves véhiculent, à juste titre, des corps déchaînés.

 

On trouve parfois, dans l'alcôve des concierges, des silences émouvants.

 

Dans les feuillons américains, la "pénétration buccale" a relayé notre antique fellation. Encore un peu de poésie qui s'en va...

 

J'aurais appris ça : dans la diaspora chrétienne, on n'échange pas des idées, on les partage. Chacun sa part du gâteau. Un unique impératif : applaudir le pâtissier.

 

On convie des élèves de Terminales à choisir un sujet de réflexion pertinent, puis on les embrigade à subir pendant trois heures une conférence sur les fiançailles, le mariage et l'amour dans la lumière du Christ. Mon Dieu, bénissez le professeur qui leur enseigne les charmes de l'ironie et l'hygiène du cerveau !

 

L'ennui, avec le risque, c'est qu'il est dangereux.

 

Cataloguons les lecteurs : ceux qui vous insultent, les conseilleurs cousus main (pourquoi n'écrivez-vous pas ceci et cela ?), les concierges (mais qui êtes-vous ?), les naïfs ( vous avez des comptes à nous rendre !); enfin quelques autres qui, magnifiquement, simplement, vous disent "merci".

 

Esprit froid, cœur tendre, sexe tiède : je cherche vainement où est l'erreur !

 

La faute impardonnable de Rimbaud ? Nous avoir affadi l'adolescence et rendu médiocre une cohorte d'adultes !

 

Je suis tellement distrait par la politique que j'ai cru, un instant, que les professeurs allaient devoir travailler 35 heures par semaine !

 

J'aime la musique de Händel : on dirait une femme qui se tait.

 

Dès que j'ai eu de la barbe, j'ai compris qu'il me faudrait raser chaque matin le pauvre type qui est en moi.

 

Mon plus grand voyage ? Deux années (de 5 heures du soir à 5 heures du matin) à jouer au taximan dans les rues interlopes de Marseille. Côté crocodiles, singes et antilopes, j'en ai vu davantage qu'en Afrique.

 

Même si je dégaine souvent, j'abhorre les armes.

 

L'intelligence, cette piètre compensation du désir !

 

Réunion avec les parents d'élèves :

Le père : "Je suis catastrophé : impossible de faire lire mon fils !"

Moi : "Et vous, Monsieur, vous lisez ?"

 

Le cinéma et la violence se copient l'un l'autre.

 

On admire la Merteuil, mais c'est la Tourvel qu'on aime.

 

J'aimerais le naturisme si les femmes y portaient des talons hauts.

 

La femme libérée m'intéresse moins que la jeune fille libérable.

 

La beauté se mange en salade, avec ou sans appétit, matin et soir.

 

Si la violence avait été donnée pour le premier péché capital, peut-être que les croisades, la conquête du Nouveau Monde et la Saint-Barthélemy n'eussent jamais existé.

 

Programme des élèves de Terminales, section Lettres : Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor. Pour les profanes, c'est beau comme du Saint-John Perse, mâtiné de Paul Claudel avec un soupçon de Champollion. Espérons simplement que nos chères têtes blondes n'aient pas à tartiner durant deux heures sur ce pur joyau !

 

L'amour ? Plus indispensable que l'oxygène, l'or et le camembert au lait cru.

 

J'avais le choix : ou j'avortais du monstre qui me tourmente ou je lui faisais risette de temps en temps. J'ai opté pour une troisième solution : il s'exprime comme il veut, mais on ne se connaît pas.

 

L'absentéisme ? Pas le genre. Il m'est bien arrivé, en vingt-cinq ans, de feinter deux ou trois cours, mais c'était toujours pour la bonne cause : j'honorais une passion.

 

Je m'imagine mendiant, usé par le froid et la faim, tendant une main calleuse à cette société que j'exècre et m'humiliant jusqu'à devoir lui dire merci.

 

Chaque fois que je me sens devenir bon, j'en conclus que je vieillis.

 

De temps en temps, pour me consoler de la mort, je répertorie les écrivains qui n'ont pas dépassé la cinquantaine.

 

Essayer d'évaluer ce bonheur : une belle-famille qui refuse de vous recevoir et dont chaque repas dominical se termine invariablement vers 17 heures !

 

Si j'avais été roi, j'aurais restauré quelques symboles. A chaque audience, les quémandeurs se fussent présenté le cul nu. Et quelques plaintes n'en eussent été que plus recevables.

 

Baudelaire ayant redoré le blason de la paresse, je lorgne les splendides fleurs du mal qui se sentent concernées.

 

Une adolescente qui fait 50 fautes par copie, j'imagine fatalement qu'elle y confesse une morale extensible.

 

Sans elle, tout ce château fort d'insolences s'écroulerait : les grandes oriflammes battent l'air sur une hampe fragile.

 

Photographiez-moi, je vous dirai qui vous êtes.

 

L'Amérique procédurière donne au monde l'exemple de sa bassesse infinie.

 

Un écrivain à la mode s'enorgueillit d'écrire sur une vieille Remington :

&endash; Pourquoi n'utilisez-vous pas l'ordinateur ?

&endash; C'est trop facile.

M'est avis, pour décrire des batailles, que la plume sergent-major s'imposait.

 

Les spécialistes ont décompté qu'en trente-neuf ans (de sa dixième à sa quarante-neuvième année) le chevalier de Seingalt avait possédé 122 femmes. Broutille ! Ce qui étonne, chez ce voyageur infatigable, c'est l'instant où il pose son tourment. Réfugié en Bohème, chez le comte Waldstein, il écrit dix à douze heures par jour pour lutter contre l'horreur du vieillissement. Et, après soixante années de bonnes et déloyales fredaines, il s'assure l'immortalité.

 

Une trogne balzacienne, bouffie, rougeaude, l'œil perçant, tantôt virant à la suspicion chronique, tantôt patelin, brillant de bonté, avec des étincelles jésuitiques, truqueur, charmeur comme un ours, le verbe fleurdelisé par la métaphore militaire, bavard, coupeur d'insignifiances en quatre, toujours mordant ses phalanges jusqu'au sang et vous tendant cette main d'écorché vif comme une motte de beurre qui vous dégouline entre les doigts.

 

Mme X : De la sauterelle et de la fée. Chantal Goya revisitée par Cisneros. Un roseau pensant et mordant. Le charme discret d'une lame et l'intelligence d'un serpent. Si pas maso, s'abstenir.

 

Un élève m'écrit : "On devrait vous cloner...Vous êtes une espèce en voie de disparition". Tiens, c'est une idée ça : le clonage ou la tentation d'éternité ! A vingt ans, j'irais narguer mes jeunes maîtresses au bord de la tombe !

 

1998 marquée par deux grands événements : Cioran publie ses Carnets (1957-1972, 999 pages) et Clinton révèle publiquement les remous de sa braguette.

 

Agacée par les frivolités de mon style, l'éditrice de revue m'invite à ménager son lectorat. Je lui réponds, en substance, que je ne reculotterai pas mes mots, même s'ils défrisent les pimbêches.

 

Ma peinture a toujours plus séduit que ma prose : évidemment, l'abstraction lyrique du zizi, c'est déjà plus convivial !

 

Castro se prépare pour inaugurer sa messe papale : les révolutionnaires, comme les poètes, devraient mourir à trente ans. Allez, disons trente-trois...

 

Les poètes-politiciens (Lamartine, Hugo, Senghor), même avec le boubou messianique, j'ai du mal à béer devant leurs stances.

 

Je compatis au drame de la pédophilie galopante. N'empêche que Lolita a 12 ans (nullement 15 ou 18) et que le chef-d'œuvre de Nabokov reste l'un des grands ouvrages de l'humanité. J'ai lu trois fois Les frères Karamazov. Ils leur manquaient une sœur. C'est chose faite. Après tout, si l'on veut tartiner sur les névropathes, autant leur adjoindre une nymphette.

 

Plus le monde se démocratise, plus il s'abrutit. On évince la despotique terreur pour magnifier la sottise attendrissante. Le grand rêve de liberté universelle vole au ras de la pâquerette procédurière et de la morale ubuesque.

 

L'homme et le paradis s'excluent l'un l'autre.

 

Cultiver le cynisme comme les fleurs du regret.

 

L'inventeur de l'écriture : un parkinsonien refoulé ou un titan au chômage.

 

La musique pleure trop.

 

Une de mes consœurs rêve à haute voix des palmes académiques. M'est avis qu'elle confond lesdites palmes avec une forme ramifiée de l'olisbos.

 

A Sodome et Gomorrhe, j'aurais immédiatement opté pour la tonsure et le cloître.

 

Il y a dans le sondage une transcendance du clystère qui me le rend sympathique.

 

Au café, un pigeon me chie dessus. Ma réaction est immédiate : "Tiens, un critique littéraire !"

 

Voulez-vous exceller en athlétisme ? Coupez-vous les seins.

 

Vous vous regardez trop le nombril : ça rend bossu.

 

Entre la vanité masculine et le caquetage féminin, je choisis le cloître.

 

Internet, minitel, téléphone portable : words, words, words...

 

Je préfère les corbeaux aux renards : ils se taisent.

 

Tous les collectionneurs, du simple tire-bouchons aux automobiles anciennes, me plongent dans une rêverie infinie. Il paraît, d'après le "rebouteux viennois" (Nabokov) qu'il s'agirait là d'un substitut du harem.

 

Si la justice continue à caracoler dans les hautes sphères politiciennes, il faudra bientôt envisager une prison pour ministres.

 

La tolérance n'exclut jamais totalement la pitié ou le dégoût.

 

Il est impensable, en France du moins, qu'une élection pâtisse d'une érection.

 

La futilité me passionne deux minutes.

 

Il suffit d'écouter les radios libres pour s'épouvanter des libertés.

 

La plupart des conseils sont des ordres déguisés.

 

S'évader de son nombril, quelle science !

 

A part notre sperme, qu'ont-elles d'autre à nous prendre ?

 

A vingt-cinq ans, j'ai pris soudainement conscience que les femmes (mère, épouse) m'habillaient, donc me ligotaient, selon leur goût. Depuis, je me déguise tout seul.

 

L'hyperbole choque moins l'esprit que le coeur.

 

Entre le beau gabarit des lanceuses de poids et la filiforme silhouette des sauteuses en hauteur, je navigue sur l'océan des fantasmes .

 

Le sprint noir conforte les amateurs de racisme.

 

L'adultère est une émancipation étoilée.

 

Intérimaire idéal, Don Juan oeuvre pour le planning familial.

 

Entre le troupeau et la troupe, je préfère le badaud.

 

S'il faut en croire Malraux, le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas. Mais faut-il considérer l'ère de la débilité absolue comme un miracle ?

 

L'Afrique s'entre-tue et s'affame, à l'excellent exemple de ce que fit l'Europe des siècles durant.

 

Les religions sont l'alibi du pouvoir.

 

Je souhaite, sans y croire, que le culte du moi redevienne le nécessaire détour pour sortir de notre médiocrité universelle. Mais je crains que Nietzsche ne se soit trompé dans ses calculs.

 

J'ai confiance en l'homme : il est toujours possible de le rendre pire.

 

L'égout ne se discute pas.

 

Les interminables réformes de l'Enseignement s'expliquent selon qu'on décrète une intelligence évolutive ou une bêtise en liberté.

 

La responsabilité du professeur s'arrête où commencent l'étincelle du génie et le lumignon du cancre.

 

On n'écrit jamais assez fortement que les génies accouchent également d'oeuvres mineures.

 

France-Infos nous apprend que la chasse a fait 45 morts en 1997. La gent animale envisage de fêter l'événement.

 

Exceller dans le divertissement pascalien, voilà l'unique recette.

 

Des milliers de gens crèvent de froid et de faim pendant que la France s'enthousiasme pour la scission du Front National.

 

Le vouvoiement est la première personne de l'érotisme.

 

J'ai découvert tout l'humour de Sade le jour où je me suis mis à écrire des horreurs.

 

Le premier site du web concerne le cul. Idem pour le succès fulgurant des camescopes. Dans un monde de malheur, l'homme s'échappe toujours par le bas. Sodome nous console de l'enfer. "Sous la couverture, il n'y a plus de misère" (cité par Montherlant).

 

Et si le paradis n'était qu'une fente !

Dessinsde René Bouschet

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